Bonjour ami·es MagnyÉthiques
La nature évolue à vue d’oeil à l’écolieu : les arbres se parent d’un tendre vert, les fleurs s’épanouissent de tous côtés ; le ballet des oiseaux change un peu et nous assistons à des (éco-)constructions de nids un peu partout dans les murs, les trous de tilleuls, les talus, les hirondelles de fenêtre ont fait leur grand retour en début de mois ; papillons, abeilles et autres insectes bourdonnent et pollinisent; les amphibiens se pressent vers les points d’eau pour la reproduction et les lézards lézardent, sous l’oeil goulu des diverses couleuvres gourmandes. Et nous, simples humains, nous nous occupons toujours, pour un deuxième mois de confinement à présent, confinement toutefois bien agréable comparé à celui imposé à d’autres.
Soyons l’or que le silence fait naître
C’est dans une ambiance confinée que se sont mises en place des séances d’écoute empathique au Château de Magny. Ceci nous permet de ne pas perdre le lien entre les membres sur place et les autres plus loin, d’accompagner les difficultés qui apparaissent avec cette situation inédite de confinement : les frustrations de celles et ceux qui ne bénéficient pas de la résilience du lieu, les tensions qui peuvent apparaître dans un quotidien sans issue pour tout le monde, tant à l’écolieu qu’en dehors.
Une douzaine de MagnyÉths se réunissent sur l’éco-lieu depuis début avril (et en visio pour celles et ceux qui n’habitent pas encore sur place). Nous réalisons cette pratique en binômes/trinômes sur un créneau d’une heure chaque semaine, et/ou en cas de besoin à tout autre moment plus convenant. C’est lors de notre formation en Communication Non Violente que nous avons abordé cette posture et l’avons expérimentée. Le contexte actuel a impulsé le déclic pour cette mise en place de l’écoute bienveillante, au sein du groupe, où chacun peut participer à sa guise. Écouter et être écouté dans le respect de ce qui se vit pour chacun, s’aider mutuellement à mettre la lumière sur nos ressentis et besoins, afin de clarifier la relation à soi et à l’autre.
Travaux en confinement
Le printemps bat son plein, temps pour le jardinage : semis, préparation de planches en lasagnes pour accueillir les plants plus tard, notamment grâce à la généreuse livraison de fumier de la Ferme de Callysandre, repiquage de framboisiers et autres arbres ou arbustes. Les mains vertes sont à l’oeuvre selon les principes de l’agriculture régénérative, pour le plaisir des vers de terre qui prospèrent (ainsi que les limaces, c’est moins chouette…), des yeux curieux de petites bêtes et plus tard pour celui des papilles et des estomacs. Au programme aussi, nous continuons de nettoyer les haies pour les débarrasser des déchets qui les encombrent encore et toujours - il y en a tellement! - et nous en recyclons certains lorsqu’ils nous inspirent.
Nous tentons aussi de libérer les sources et de les sonder pour voir comment elles pourront nous aider, alors que la pluie n’est pas tombée de longues semaines durant en ce début de printemps. Nous profitons de ce temps pour faire le repérage faune et flore nécessaire pour l’étude de design permacole et renseignons nos trouvailles et observations sur le site local de la Ligue de Protection des Oiseaux, pour contribuer à une autre échelle que la nôtre.
Côté travaux intérieurs, en attendant les plans définitifs, certaines parties font consensus sur leur délabrement ou changement d’usage et il est d’ores et déjà possible de les démolir. C’est donc ce qui nous a beaucoup occupé dans la semaine de chantier participatif non participatif du 22 au 28 mars…
Au programme :
- démolition des salles de bains de 5 appartements
- démontage de cuisines
- démontage de toilettes cassées
Et aussi : sondages divers demandés par l’architecte poursuite de l’investigation sur le chemin des canalisations d’eaux usées. Imaginez-nous avec des talkie-walkie, l’un en train de verser de l’eau dans les différentes évacuations et les autres allongés dans une cave ou plongés dans un regard, l’oreille collée à un tuyau. Il est important que nous sachions si toutes les évacuations mènent bien vers l’emplacement prévu de la phyto-épuration, et pour l’instant, disons que ce n’est pas gagné.
Pour changer un peu des démolitions, nous avons réalisé un compost à toilettes sèches sous la forme d’un grand bac en bois. Il est constitué des poteaux et planches qui entouraient le manège. Nous l’avons placé en bas du terrain, près du potager actuel. Le couvercle est articulé, le mur du devant est démontable pour la vidange et une marche a été placée en bas pour l’accès des enfants.
Juste à côté nous souhaitions mettre une cabine de toilettes sèches pour ceux qui travaillent au jardin. Nous avons eu l’idée (émise d’abord par l’un d’entre nous pour plaisanter, mais prise au sérieux par un autre) de récupérer l’une des cabines de douches tout intégrées dont nous avons 7 exemplaires dans le château plus quelques morceaux disséminés dans le terrain, et dont une faisait justement l’objet des démolitions dans un appartement. Elles sont en fibre de verre et comportent une cuvette de toilettes, une douche, un lavabo et même… un miroir, un sacré luxe pour les toilettes sèches du potager, avouez ! Après démolition des murs autour, démontage, déplacement au potager et remontage, nous avons bien sûr remplacé la cuvette par une toilette sèche réalisée à partir d’un seau sous une chaise sans assise sur laquelle est fixée une lunette classique.
Le résultat s’appelle… la Cacabine-Cacabane !
Et pour l’éclairage intérieur, une bouteille pleine d’eau passant au travers du plafond selon l’idée du low-tech lab ! C’est sûr que ça ne marche que le jour, mais… vous aurez le droit de râler la première nuit où vous viendrez récolter nos patates.
Les activités confinement à l’écolieu
Parce que des images valent mieux qu’un discours, voici à quoi nous avons occupé notre temps, enfants et grands pendant ce confinement.
Mais aussi en vrac : confection de parasols, bricolages de petit mobilier pour la cour intĂ©rieure (table, banc), dĂ©co de Pâques, rĂ©daction d’un conte illustrĂ© avec les enfants, potager enfants…
La dynamique des Ă©colieux
Les échanges entre les différents projets d’habitat sont précieux pour échanger sur les pratiques, les expériences les uns des autres. La commission Finances et Statuts a souhaité échanger avec d’autres projets pour demander leur avis sur une question d’ordre juridique. Nous avons eu le plaisir d’obtenir deux entretiens d’une heure très intéressants avec Thomas du Château Partagé et avec Audrey et Olivier des Choux Lents. La commission agricole quant à elle a pu demander conseil sur le modèle économique agricole à Samuel, de Serendip. Merci à eux !
En cette période très spéciale, il nous semble que la réflexion d’un autre avenir s’approfondit chez celles et ceux qui étaient déjà touchés par les questions d’environnement, de modèle social. Nous recevons de nombreuses questions de personnes ou groupes intéressés par l’habitat participatif en général ou par le nôtre en particulier, accueillons certains d’entre eux sur place pour approfondir. Cette période de confinement accroît les demandes.
Mais les habitats participatifs et autres écolieux se mettent aussi en réseau pour échanger, pousser eux aussi la réflexion plus loin et agir. Ainsi, nous avons répondu aux appels d’Habitat Participatif et d’Eurotopia pour leur apporter notre témoignage sur comment nous vivons le confinement au sein de notre groupe. Ces deux structures, qui regroupent de nombreux habitats participatifs et/ou écolieux, pour le premier en France, pour le second dans toute l’Europe, voire au-delà , ont sensiblement le même objectif : apporter les témoignages de ces lieux (parfois très différents) pour témoigner de leur résilience, de la solidarité (parfois difficile, certes), témoigner des nouveaux modèles testés pour montrer au public, mais aussi aux autorités, ce que pourrait apporter l’étude de ces modèles et ce que chacun gagnerait à les favoriser. Eurotopia a déjà publié une newsletter en anglais et en allemand sur ce sujet et souhaite préparer un manifeste plus poussé. Habitat Participatif se lance dans la rédaction d’un plaidoyer. Nous sommes heureux d’avoir apporter notre petite pierre à ces deux édifices, qui permettront peut-être de faire bouger les lignes pour que tout ne recommence pas comme avant en fin de confinement.
Save the dates!
Sous rĂ©serve de prolongation du confinement…
Les dates Ă retenir :
- Du jeudi 21 au dimanche 24 mai 2020 : chantier participatif
- Du samedi 4 au vendredi 10 juillet 2020 : formation permaculture (la 2ème édition est reportée pour cause de confinement !). Pré-inscription par ce formulaire
- Du lundi 13 au dimanche 26 juillet 2020 : chantier participatif
- Vendredi 24 juillet 2020 : l’AlterTour fait escale à l’écolieu MagnyÉthique
- Du lundi 3 au dimanche 16 août 2020 : chantier participatif
Prenez soin de vous et Ă bientĂ´t !
MagnyÉthique